Les déités et les croyances

Il existe bien des croyances populaires dans la région. Des centaines et des centaines de contes sont d'ailleurs dans les pages de la bibliothèque. Des mythes et des légendes en presque aussi grand nombre aussi.

Certaines croyances sont d'ailleurs ancrées dans l'imagination collective au point que plus personne ne se permet d'en douter. Notamment, celle qui dit que les montagnes et la foret blanche sont infranchissables.
Ou que nul ne doit se présenter en blanc à un mariage, sinon cela causera la mort de la mariée dans l'année.
On explique aux femmes aussi qu'elles ne doivent jamais perdre leurs rubans. Si ils sont volés, la personne qui les possèdent aura un bien grand pouvoir mental sur elles.
Les hommes eux doivent se raser le moins possible pour éviter que le mauvais coté de Fiznab vienne les hanter. Visiblement la pilosité drue le repousserait.
Ils doivent aussi éviter de se promener auprès de la rivière nommée Oko les nuits de pleine lune (quelque soit la lune), ou bien la femme reviendrait d'entre les morts et les prendraient avec elle.


Bref, ceci ne sont que des exemples ...

Si là encore, certains se sont inventés des dieux qui leur sont propres et que des sectes prient des dieux oubliés depuis longtemps, il n'existe actuellement que deux religions à grande échelle. Tout le monde connait leur existence.

La première, la plus commune est celle des croyants de Elijah. Pour eux, Elijah est le dieu unique, responsable de tout. Dans les histoires on le déclare souvent bon et juste et laissant bien des choix aux habitants de ces terres. Il a pour femme Senthibal, qu'il a crée du rien absolu, et à qui il a donné la responsabilité de veiller sur les naissances qu'elles soient humaines, animales ou végétales. C'est Senthibal aussi qui sème la mort.

La seconde est celle des croyants de Fiznab. Fiznab est tout et rien. Il est l'essence des plantes, des arbres, le créateur des roches, des forets. Il est l'origine de la vie, le guide des morts, etc, etc. Il est décrit comme ayant plusieurs personnalités : douce, neutre, mauvaise.

Le Roy incite lentement son peuple, depuis qu'il est au pouvoir, à oublier Fiznab. La chapelle du château est à présent réservée uniquement aux croyants de Senthibal et Elijah et ce depuis plus d'une trentaine d'années.
A mi-mots, on se demande si c'est parce qu'il a peur d'une guerre de religions. Après tout, certains croyants sont un petit peu trop extrémistes et les faire se rencontrer dans un lieu sacré n'est peut-être pas une bonne idée. Mais bon, il n'y avait jamais eu de réels problèmes jusque cette décision...

Des prêtres d'Elijah sillonnent la région pour porter la bonne parole de leur dieu gratuitement. Leurs besoins sont tous payés par la famille du Roy, mais ils vivent de toute manière assez chichement.
Fiznab lui, n'a aucun prêtre et aucun écrit. La religion qui lui est liée est basée sur l'oral.

Si l'autel de Fiznab, à Carmille, reste et ne bouge guère, beaucoup d'anciens pratiquants ont rejoint la première religion de la région. Cela ne les empêche pas, cependant, de parfois demander à Fiznab des choses en prières...

Les "différences" et les religions.

Les faux jumeaux sont bien vus par tous, car ils sont considérés comme deux faces distinctes d'une même pièce. Ce n'est pas le cas pour les vrais jumeaux. On dit de ceux-là que leur âme à chacun se mélange trop à celle de l'autre et qu'ils risquent d'être source d'infamie et de malheur au sein de leur famille. Il arrive donc qu'on se débarrasse d'un des jumeaux plus ou moins définitivement. Généralement on garde le second né car le premier aurait soit disant l'âme la plus corrompue.

Les albinos sont mal vus par la religion d'Elijah. Le fait qu'ils soient si pales leur fait dire qu'ils n'ont pas été finis par leurs dieux car ceux-ci ne voulaient pas se pencher sur eux. Toute leur vie on leur demande donc d'expier pour la faute qu'ils ont peut-être commis envers les déités grâce notamment à beaucoup de prières.
Pour les croyants de Fiznab c'est l'inverse. Ils seraient nés sous une bonne étoile, leur dieu ayant sans doute des plans pour eux puisqu'ils ne sont pas terminés.

Les handicapés de naissance sont souvent abandonnés tôt dans les familles les plus pauvres des deux religions. Chez les bourgeois and co cependant l'on cache ces bambins dans les demeures sans les laisser sortir. Ils sont généralement mal jugés par leurs pairs : on chuchote sur leur passage que les dieux les ont mal faits par plaisir.

L'homosexualité est mal vue partout. Les câlins étant faits pour procréer et non pour le plaisir.

Exemples de rites.

Chaque dimanche (nous reprendrons nos semaines irl par facilité), les fidèles d'Elijah se réunissent à la chapelle royale, pour ceux habitant à Elhen, afin de prier dès l'aurore leur dieu et de le remercier pour la semaine passée.
Les autres, ou ceux qui n'y trouvent pas de place, se réunissent auprès d'un prêtre itinérant dehors. La prière peut durer très longtemps, chaque fidèle étant invité à donner si il le désire un sujet de remerciement à effectuer.

A la première neige, les croyants de Fiznab déposent de petites galettes de blé sur l'autel de leur dieu pour le remercier. Ceux qui ne peuvent se déplacer le font au bord de leur fenêtre.
Généralement à la même période, les croyants d'Elijah sont invités à saluer la créativité de leurs confrères artistes. On assiste pendant 72h à des dizaines de pièces de théâtre, à de la danse de rue, vente de tableaux, etc... La plupart des artistes y font une bonne partie du chiffre de l'année, car l'évènement est présent dans toute la région.

Une fois tous les feuillages rendus verts par le printemps, les croyants de Fiznab font généralement pas mal de pique-niques dans les champs ou à proximité de la foret blanche. Une cruche de bière est toujours vidée au sol pour " abreuver " aussi le dieu. Il participe ainsi aux joies de revoir la terre fertile et les arbres magnifiques.

Sur le front des enfants nés, chez les croyants de Fiznab, est déposée une feuille quand il est pour la première fois dans les bras de sa mère, puis à nouveau quand on le couche. On espère ainsi qu'il respectera toujours la nature et qu'elle veillera sur lui.
Chez les croyants d'Elijah, on demande à un prêtre de venir bénir l'enfant et de lui accorder la grâce de Senthibal afin qu'elle ne le rappelle pas à elle trop tôt. On fait porter à l'enfant l'objet ou le vêtement d'un mort de la famille, afin qu'il en ait l'odeur et que cela trompe la déesse qui ne peut pas venir chercher quelqu'un de déjà mort. Cette pratique est aussi utilisée pour les blessés graves.

Lors d'une mort, chez les croyants de Fiznab, on enterre le décédé dans la terre nourricière dans laquelle on plante ensuite des graines pour dire qu'il renaitra pour aider autrui.
Chez ceux d'Elijah, un prêtre bénit le corps, puis il est brûlé une fois la nuit bien entamée, à l'écart de la cité ou du village ou enterré selon la volonté de la famille restante.

Lors d'un mariage, chez les croyants de Fiznab, l'on ceinture les deux époux par un morceau de tissu autour de la taille. D'abord l'homme, puis la femme. Dans le tissu sont généralement cousues des poches emplies de graines et des feuillages, afin d'espérer que l'union sera féconde.
De forts jolis moments de détente accompagnés de danses ont lieu ensuite, autour d'un festin. On offre bien entendu à boire au dieu et l'on dépose sur son autel une part du repas.
Chez ceux d'Elijah, un prêtre bénit l'union directement sur le nuit de noces. On en appelle ensuite à Senthibal pour que la femme produise des petits rapidement puis le prêtre prend généralement la clef des lieux et enferme les deux épousés jusqu'au matin où il les délivrera en les bénissant à nouveau eux et leur union. C'est au matin qu'ont lieu des festivités qui peuvent alors durer quelques jours pour les familles des deux mariés.

La lune noire est symbole de la partie mauvaise de Fiznab. On évite de planter des fleurs ou des plantes quand elle est tout en haut dans le ciel car on dit qu'elles ne survivront pas.
La lune grise est sa partie chaotique, sans être méchante. On évite de moissonner durant cette période, ou de désherber, pour éviter de froisser la nature.
La lune jaune est elle, sa partie bénéfique. On essaye généralement d'organiser des mariages le jour précédent ou suivant les nuits où elle est pleine et haute. On se débrouille aussi pour planter à ce moment là.
Chez les partisans d'Elijah, la noire représente les sentiments mauvais humains et tout le monde fait généralement pénitence quand elle est haute.
La grise ne fait rien, même si les appels aux dons sont plus fréquents quand elle est haute et la jaune, elle, représente les sentiments bénéfiques... Mais n'est pas pour autant fêtée.

Organisation du culte d'Elihaj et de Senthibal.

Le prêtre, ou plutôt la prêtresse de la chapelle du château se nomme Alhiva. Vieille matrone au corps noueux, elle est souvent malade. On la considère souvent la maitresse de culte, même si ce n'est pas vrai. Il faut dire que dame Alhiva a un privilège que les autres prêtres n'ont pas : c'est elle qui est chargée de décider qui, parmi les prisonniers à mort de la garde ou ceux que les prêtres lui ramènent, a le droit de commuer sa peine en "esclavage".
Tous les prêtres peuvent insister auprès des fidèles qui ont commis de graves péchés sur la possibilité de devenir esclave à vie contre l'oubli de leur acte, mais aucun d'eux ne peut revendre le nouvel esclave ou valider sa vente. Seule dame Alhiva a ce pouvoir là, mais nous vous invitons à lire le poste des lois pour comprendre davantage ce point.

Mis à part ce point, dame Alhiva n'a réellement pas plus de droits que cela.
Les décisions les plus bénéfiques pour le culte sont prises soit en conseil réduit d'une dizaine de prêtres parmi les plus âgés et les plus sages, soit par édit du Roy.

Chaque prêtre peut prendre jusque deux apprentis à la fois qui le suivront sur les routes. Ce sont généralement les cadets des maisons bourgeoises ou du bas peuple qui suivent cet enseignement. Leurs frais sont aussi payés par la maisonnée du Roy.
Devenir prêtre passe par une longue période de jeun, puis des questions plus ou moins précises sur le culte, les dieux et les fidèles. Une fois les réponses données à haute voix au maitre et à l'un de ses confrères, le nouveau prêtre est présenté à la chapelle royale, à ses croyants et au prêtre en fonction alors avant d'être envoyé sur les routes seul.
Un prêtre peut totalement se marier et avoir une famille. Cependant il continuera à faire ses tours de ville en village et à obéir aux décisions du culte car la religion doit rester son premier amour.